Gaëlle Bosser — Artiste
Je procède par assemblages. Je puise au cœur des souvenirs, des extravagances du corps et de son langage intuitif, les éléments pour élaborer des objets allusifs, en prise directe avec l’imaginaire. Le textile (tissus, vêtements détournés, broderies, formes crochetées, tissages) est associé à des pièces de bois travaillées ou des objets en verre, choisis pour leur forme, leur texture, leur fragilité et leur imputrescibilité.
Les sculptures prennent place au sol ou sur des sellettes peintes ; elles peuvent aussi être suspendues dans l'espace ou accrochées au mur. Le titre, indissociable du travail, apparaît presque instantanément. L'œuvre doit être lisse, sibylline, réalisée avec méticulosité, préservée. Elle suit les méandres de ce qui m'advient et me constitue jour après jour. Il arrive aussi qu'elle fonctionne en référence au travail d'artistes ou d'écrivains qui ne cessent de m'accompagner, dans une sorte de dialogue intérieur ou de clin d'œil à une œuvre précise.
Mon médium est la sensation. Tout mon travail s’articule autour de la cénesthésie : comment tel organe ou telle partie du corps se manifeste à la conscience à travers sursauts, retournements, crispations, souvenirs qui engendrent des images, font naître des formes. En creusant au coeur de ce qui traverse le corps, je mets au jour une intériorité en relation avec l’inconscient. Louise Bourgeois et Sigmund Freud sont mes parents.